ODD 2 : Faim « zéro »

ODD 2

L'Institut Agro s'engage pour une alimentation saine accessible à tous.

Logo ODD 2Les systèmes agroalimentaires sont particulièrement sensibles au dérèglement climatique, dont le monde expérimente chaque jour les conséquences. L’ODD 2, qui concerne l’élimination de la faim dans le monde, fléau qui touche aujourd’hui quelque 690 millions de personnes, soit 8,9 % de la population mondiale, se heurte ainsi à une difficulté de taille.

L’alimentation et l’agriculture sont au cœur des activités de l’Institut Agro. Développer aujourd’hui des savoirs et techniques pour adapter les agroécosystèmes au défi du changement climatique est l’un des axes majeurs de son fonctionnement et de sa stratégie.

Illustration de nos contributions à l'ODD 2 en 2022


Politique pour une alimentation durable, locale, saine et abordable

L'Institut Agro a mis en place une politique pour une alimentation durable, locale, saine et abordable qui s'applique à tous ses campus. Cette politique est définie dans l'objectif 4.2 de l'Axe 4 (Gestion de l'environnement) du Schéma directeur DD&RSE de l'Institut Agro, qui précise :

Promouvoir une alimentation responsable accessible au plus grand nombre, sur l’ensemble de la chaine de valeur « du champ à l’assiette ». […] Ainsi la « Préservation de la santé par une alimentation saine et durable, répondant aux besoins nutritionnels et aux attentes des consommateurs et accessible à tous, […] » est un levier fort pour notre Institut aussi bien dans ses projets de recherche que sur l’ensemble de ses campus.

Cet objectif se décline en deux actions majeures, dont la première précise :

L’objectif est aussi d’améliorer l’offre de restauration avec des prestataires qui proposent à titre d’exemple : un repas végétarien quotidien, du poisson frais et des produits de la pêche durable, des viandes issues d'une production respectueuse (notamment le bio et le local), un légume frais cuisiné quotidiennement, fruits et crudités issus de produits frais, achetés localement avec une saisonnalité strictement respectée et du café et du thé biologiques et équitables dans les cafétérias.

Cette politique, en place depuis 2020, été revue en 2023.


Suivi du gaspillage alimentaire

En accord avec sa volonté de lutter contre le gaspillage alimentaire, l'Institut Agro exige, dans le restaurant du campus de La Gaillarde, à Montpellier, que son prestataire effectue des mesures sur une période fixe. Pour la semaine retenue en 2022 allant du 5 au 9 septembre, les mesures obtenues sont les suivantes :

Gaspillage alimentaire : campus La Gaillarde, septembre 2022
  Invendus et excédents Retours assiettes Déchets en cuisine Plats témoins TOTAL
Poids total de la semaine (kg) 13,6 51,5 24,6 6,8 96,6
Poids des déchets alimentaires par personne (kg) 0,006 0,021 0,01 0,003 0,039
Pourcentage 14,1 % 53,4 % 25,5 % 7,0 %
Équivalent en nombre de repas gaspillés 19
Équivalent en € perdus 29

Poids moyen d'un repas (kg) : 0,7
Coût denrée moyen estimé (€) : 1,50

En début d'année 2021-2022, et dans le cadre de la Semaine Européenne de la réduction des déchets (SERD), les étudiants du campus de Rennes ont effectué des pesées des déchets produits par les convives au restaurant :

Déchets alimentaires : campus de Rennes, novembre 2021
  Recyclage Déchets ménagers Compost

16/11

1,1 1,5 17

17/11

3,4 2,4 22,2

18/11

2 1,5 20

24/11

3,6 - 8,3

25/11

- - 4,2

Valeurs en kg


Politique de lutte contre l’insécurité alimentaire des étudiants et des personnels

Afin de lutter contre l’insécurité alimentaire parmi ses étudiants et personnels, l’Institut Agro intervient en subventionnant les repas servis dans les restaurants de ses campus. Pour les personnels, ce montant est indexé à leur niveau de salaire, alors que pour les étudiants, le repas est proposé à un prix fixe. Cette aide s’élève à un montant annuel de 1,23 € pour 2022. Elle est la garantie d’un accès à des repas équilibrés et complets pour toutes celles et ceux qui étudient et travaillent au sein de l’établissement.


Interventions contre l’insécurité alimentaire

L’Institut Agro favorise aussi d'autres formes d'intervention pour garantir l'accès à une alimentation complète. C'est le cas, par exemple, des actions menées par des associations étudiantes. À Montpellier, l'association L'Assolidaire, qui comptait 188 adhérents l'année 2021-2022, effectue des collectes des invendus de boulangeries et de magasins partenaires. Tout au long de l'année, une fois par semaine, elle a distribué gratuitement ces produits aux étudiants, leur offrant ainsi un accès à des aliments indépendamment de leurs revenus, tout en luttant contre le gaspillage alimentaire.


Transfert de savoirs autour de la sécurité alimentaire pour les producteurs locaux

Pour accélérer les transitions agroécologiques, il est urgent de diffuser notre savoir scientifique, afin que les agriculteurs et autres producteurs puissent les appliquer à leur propre activité. C’est pourquoi l’Institut Agro renforce ses collaborations entre le monde de la recherche et les professionnels des filières. Les différents MOOC que ses enseignants-chercheurs élaborent et actualisent chaque année témoignent de ce transfert de savoirs.

Le MOOC « Nutrition & Systèmes Alimentaires », créé en 2022, en est un bon exemple de dissémination de savoirs sur la sécurité alimentaire auprès des agriculteurs. Gratuit, il est destiné à un public large, dont les professionnels des domaines agricoles et alimentaires. Sur 5 semaines, ce cours fournit aux apprenants des outils pour comprendre les liens entre sécurité alimentaire, nutrition et agriculture de façon systémique.


Événements pour les agriculteurs locaux

Chaque année, la Chaire Alimentations du monde de l’Institut Agro organise la Journée des innovations pour une alimentation durable. Ce rendez-vous met en relation les étudiants de la Chaire, des enseignants chercheurs et des producteurs afin qu'ils puissent partager des expériences et des savoirs autour de solutions pour développer des systèmes alimentaires plus durables.

Ces journées sont gratuites et accessibles à tous. En 2022, par exemple, Renaud Loesel a présenté la communication : « Les fermes urbaines, quelles innovations pour des systèmes alimentaires durables ? ». Elle évoque les points forts des démarches d’agriculture urbaine, ainsi que les défis auxquels elles font face.


Fournir un accès aux infrastructures universitaires aux producteurs

Accompagner les transitions agroécologiques exige aussi que l'on fournisse les outils aux producteurs afin d'améliorer leurs pratiques. À cet effet, les fablabs se prêtent particulièrement bien aux échanges de savoirs-faire et de technologies entre chercheurs et producteurs. Pour une grande école d'ingénieurs, ces espaces sont un lieu privilégié pour contribuer à l'innovation dans les filières agricoles.

Le projet Prima Hubis, dans lequel l'Institut Agro est investi, a été à l'origine de la création d'un fablab : le SurfIrriLab. L'objectif de ce projet est d'étudier et de faire avancer les techniques d'irrigation dans les pays méditerranéens. En France, ce projet se déploie sur la plaine de Crau, où des techniques d'irrigation gravitaire sont employées par les agriculteurs.

En juillet 2022, des agriculteurs locaux ont participé à un atelier du SurfIrriLab. Ils ont pu y fabriquer des détecteurs pour mesurer l'irrigation de surface. À l'issue de l'atelier, ils ont pu conserver ces outils, conçus dans une logique low-tech et de faible coût.


Prioriser des aliments locaux et durables

La construction de systèmes agroalimentaires durables suppose, entre autres, un changement d'échelle. Favoriser la production locale et de saison permet de faire vivre tout un tissu de producteurs, ainsi que de réduire l'empreinte carbone des aliments. Cette construction suppose aussi des changements au niveau des pratiques. Le passage à des modes de culture qui impactent moins la biodiversité et les milieux, notamment, est aujourd'hui particulièrement urgent.

L'Institut Agro exige depuis 2021 que les prestataires qui assurent la restauration sur ses campus privilégient des produits locaux, c'est-à-dire produits à 150 km du restaurant au maximum. De même, en accord avec l'engagement de l'État français pour des services publics écoresponsables, 20 % des aliments proposés doivent être issus de l'agriculture biologique.