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Agroécologie : Où l’Art rencontre la Science

Quand la pédagogie rime avec créativité, méthodologie et engagement

Installation au sol composée de pièces en argile façonnées à la main par les étudiants

Et si croiser les pratiques artistiques et les formations scientifiques permettait d’aborder l’agroécologie de manière plus sensible, plus collective et plus vivante ? C’est le pari porté par un projet commun aux trois écoles de l’Institut Agro, en partenariat avec les écoles supérieures des Beaux-Arts de Dijon, Montpellier, et Rennes. Une expérience inédite de création et de transmission.


Un projet né d’une volonté commune

Tout est parti d’une question partagée par Aurélie Javelle, ingénieure à l’Institut Agro Montpellier, entre les trois écoles : que signifie aujourd’hui enseigner l’agroécologie ?
En 2022, cette interrogation devient un point de départ pour initier des collaborations pédagogiques entre élèves-ingénieurs en agronomie et étudiants et étudiantes en art.
Objectif : explorer ensemble de nouvelles manières de parler du vivant, de la nature, de la complexité.

À Rennes, Dijon et Montpellier, des projets émergent : mise en scène, sculptures, installations... Chaque groupe expérimente à sa manière une forme de “greffe pédagogique et artistique”.

 

Penser et ressentir autrement

Le film réalisé en interne par les équipes Educagri éditions témoigne de la rencontre entre ces deux mondes. Il suit les protagonistes dans leurs cheminements : parfois hésitants, souvent enthousiastes. Aude Rouvera étudiante à l'Institut Agro Rennes-Angers confie ainsi : « Je me suis rendu compte que j'ai une approche scientifique de l'art. Je "m'auto-mets" des protocoles, des règles à appliquer dans mon art, mais c'est vrai qu'ici c'est beaucoup plus libre ! »

« Je me suis rendu compte que j'ai une approche scientifique de l'art »

Le choc des cultures et des méthodes devient source de découvertes pour les futurs ingénieurs : l’ouverture, la liberté, l’exploration...
En retour, les étudiants en art s'initient à la rigueur et à la richesse de l’approche scientifique, et découvrent la vie des sols, la biodiversité ou les cycles naturels.
Raphaëlle Jeune, enseignante à l’École européenne supérieure d'art de Bretagne, résume bien l’enjeu du projet : « Notre rôle, en tant qu'enseignante en art, c'est de former des futurs artistes à porter un regard sur le monde et donc à s'intéresser à une multitude de choses différentes. Et aujourd'hui, on a vraiment un grand intérêt à travailler sur la question du rapport au vivant ».


Créer du lien par le sensible

En travaillant à partir de ce qu'ils ressentent, de ce qu’ils observent et de ce qui les entourent, les étudiants développent de nouvelles postures : plus humbles, plus attentives, plus ouvertes. En croisant les regards, en décloisonnant les formations, en réhabilitant la créativité et l’émotion, ce type d’initiative offre une nouvelle voie : une pédagogie plus engagée, plus transversale, plus humaine. Et peut-être plus à même de répondre aux défis de demain.