Dans le cadre du Food Tech Day organisé par la Ferme Digitale le 13 juin dernier, une table ronde s’est tenue autour des enjeux de la formation des agriculteurs d’aujourd’hui et de demain. 

L’occasion pour l’Institut Agro, représenté par Jacques Wery - directeur de la politique scientifique et partenariale - d’apporter sa contribution pour expliquer l’émergence d’une nouvelle dynamique dans les collaborations entre l’enseignement supérieur et l’enseignement technique agricole.

Retour sur les éclairages apportés à la discussion

Même si ce n’est pas leur mission première, les écoles d’ingénieur « agro » et à ce titre, l’Institut Agro, forment une petite partie des nouveaux agriculteurs.

Une frange réduite mais plutôt en croissance de nos ingénieur(e)s construisent ainsi pendant leur formation un projet d'installation (dans le cas des NIMA) ou de transformation de l’exploitation familiale. Ils.elles suivent en général pour cela nos spécialités dans les domaines de l’agronomie, de l’élevage, de la gestion des entreprises, de l’accompagnement des acteurs dans les territoires ou bien spécifiques à une filière comme la vigne et le vin. 

L’ensemble de ces formations étant orientées vers la transition agroécologique et alimentaire ces « ingénieurs-paysans » sont en général des vecteurs d’innovation dans les territoires. 

L’Institut Agro entend soutenir davantage ces installations innovantes en développant les activités de ses incubateurs et ses chaires mécénales dans le domaine de l’innovation à l’échelle de l’exploitation agricole et de l’accompagnement des agriculteurs.

Mais le cœur de la contribution que l’Institut Agro entend apporter au renouvellement des générations d’agriculteurs réside dans le renforcement des collaborations entre les écoles d’enseignement supérieur et les lycées, et plus spécifiquement avec les 800 établissements d’enseignement technique agricole (publics et privés). 

De nombreuses modalités existent :

• La transformation des méthodes d’apprentissage et supports de formation pour accélérer la transition agroécologique des exploitations et des territoires.
• Le renforcement des passerelles entre « sup et technique » pour former les agriculteurs de demain au plus près des dynamiques de recherche et d’innovation. Par exemple à travers les AgroSmart Campus, les licences professionnelles et le Bachelor Agricole en discussion dans le cadre de la PLOA.
• La formation tout au long de la vie des agriculteurs (en partenariat avec les chambres d’agriculture et les ICTA et ONVAR) : le projet est de développer largement cette voie dans le cadre de COMPETENS’Agro, un dispositif qui couvre le territoire national - porté par l’Institut Agro avec plusieurs établissements de l’enseignement supérieur public et privé. A titre d’illustration, on peut citer la formation Agri-Actes mise en place par l’Institut Agro Dijon avec un collectif d’enseignants-chercheurs de l’Institut Agro Dijon pour la Chambre régionale d'agriculture de Bourgogne Franche-Comté. Cette formation étalée sur 1 an s’adresse plus particulièrement à des agriculteurs en situation de responsabilité au sein d’organisations professionnelles agricoles et vise à consolider et renforcer leur posture de leadership dans un contexte de grandes transformations sociétales et environnementales. De fait, de par leur fonction de représentation, ils ont - et auront - un rôle essentiel à jouer dans les mutations et la structuration du monde agricole de demain. 

Dans toutes ces formations la transformation des manières de se former et d’apprendre est en train de s’accélérer, dans le cadre de l’approche par compétences, en amplifiant et renouvelant ce qui a toujours fait la force de nos écoles à savoir la formation à l’analyse et à la résolution de problèmes complexes dans l’agriculture, l’alimentation et l’environnement :

• Par le numérique (NTIC, jeux sérieux, OAD, jumeaux numériques, IA…)
• Par l’interdisciplinarité entre sciences dures, SHS et sciences de l’ingénierie
• Par l’approche systémique pour l’analyse, le pilotage et la re-conception de systèmes complexes (ce que sont de plus en plus les exploitations et les territoires agricoles)
• Par l’action (pédagogie par projet et par challenge, approches participatives…) et développement de l’apprentissage (pour nos 8 diplômes d’ingénieur à la rentrée 2025) 

Les étudiant(e)s sont très moteurs et nous poussent à aller plus vite et plus loin